Un brin d’histoire, G.-P. Nadeau

Georges-Philias Nadeau

Georges Nadeau de St-Georges de Beauce, père de Georges-Philias, vint s’établir à Princeville en 1886. Ce père de trois garçons et de deux filles y travailla comme ferblantier et acquit la propriété occupée aujourd’hui par l’agronome Gérard Labissonière. Les deux fils aînés émigrèrent tôt aux États-Unis (Auburn). Des deux filles, l’une entra chez les Sœurs à Longue- Pointe et la seconde maria M. Jos. Blais.

Son cinquième enfant était Georges-Philias Nadeau, plus connu plus tard sous les abréviations de G.-P. NADEAU. C’est au couvent des RR. SS. De l’Assomption de Princeville qu’il fit ses études. Après, il fit son apprentissage en télégraphie à la gare locale, puis devint opérateur à St-Agapit où il se maria à MARIE-ANNA ROBERGE. De là, il fut promu à Warwick, puis à Princeville comme chef de gare.

C‘est alors que débuta pour G.-P. NADEAU la partie de sa vie la plus critique. En effet, il mena de front ses obligations «ferroviaires» et celles de gros commerçant de bois. Il réussit au point de susciter envie et jalousie chez «certains» de ses concitoyens qui le dénoncèrent aux autorités du «Grand Tronc»; celles-ci l’invitèrent à cesser son commerce.

G.-P. NADEAU préféra laisser son emploi au chemin de fer pour développer ses affaires personnelles. Il déménagea de la gare dans une maison sise sur le terrain de la demeure actuelle de l’un de ses fils, Gorges-Etienne Nadeau. Or, la maison que Georges-Philias habitait brûla. Il emménagea alors dans la maison occupée aujourd’hui par M. M. Leblanc, puis dans une maison sise sur l’emplacement de la demeure actuelle de M. D.-R. Nadeau.

G.-P. NADEAU bâtit alors sa résidence-magasin avec dépendances, qui appartiennent aujourd’hui à la coopérative «L’IDÉAL», qu’il occupa à compter de 1894. Il acheta ensuite avec L.-N. Boisclair plusieurs limites à bois dans les cantons de Stanfold, Sommerset et Wolfe, ainsi qu’un moulin à scie situé non loin du pont du chemin de fer, dans le 11e rang, Il y ajouta un moulin à bardeaux, à lattes, etc., et construisit une voie d’évitement pour les chars. Aussi, il fut un temps propriétaire d’une tannerie sise sur le lieu actuel de l’Abattoir Coopératif de Princeville et du moulin à farine qui est aujourd’hui propriété de M. Edmond Girouard.

Il employait un nombre important de bûcherons à la coupe du bois à Stanfold et dans Wolfe. Le charroyage du bois local se faisait par traction animale nécessitant jusqu’à 100 paires de chevaux, tandis que le transport du bois coupé à St-Fortunat se faisait par flottage au printemps sur la Rivière Nicolet (du Loup) et ses tributaires jusqu’au moulin à scie de NADEAU & BOISCLAIR du 11e rang. Et c’est ainsi que se faisait autrefois la drave dans le beau coin de Stanfold.

G.-P. NADEAU achetait aussi le bois des environs, soit de St-Rosaire, de Bulstrode, de Ste-Anne, de Rivière-Sauvage, etc., où il entretenait de grandes cours à bois. Il en achetait également tout le long de la voie du «Grand Tronc», de Richmond à Rivière du Loup.

Tout ceci ne se fit pas sans quelques revers. Lors du «Grand feu de forêt» de 1903, il perdit en quelques jours plusieurs milliers de cordes de bois et une grande étendue de forêt.

Toutes ces activités et ces épreuves minèrent sa santé. G.-P. NADEAU transféra ses affaires à ses futurs héritiers. Le 8 novembre 1906, à l’âge de 53 ans, s’éteignit après une longue et douloureuse maladie celui qui fut l’homme d’affaires le plus considéré, le plus honnête et l’un des plus en vue de sa région. Lui survécurent sa femme et dix-sept enfants.

De cette famille, treize sont encore vivants, soit huit garçons et cinq filles. À sa mort, son fils aîné, Georges-Étienne, hérita de la lourde gérance de la succession. En 1913, il fit bâtir la «Manufacture de chaises de Stanfold», vendue beaucoup plus tard (~1939) à M. Lionel Baril et devenue depuis la «Princeville Furniture Limited».

Georges-Étienne est aujourd’hui retiré des affaires. Son second fils, Roméo, est régistrateur pour Arthabaska. Louis-Émile est fier de son domaine en Abitibi. Albert est manufacturier et importateur à Québec. Paul est médecin à Princeville. René s’occupe de comptabilité à Montréal. Roger pratique la médecine à Richmond, et Sarto est chimiste et surintendant d’une subsidiaire de l’Impérial Oil à Toronto.

L’aînée des filles, Antoinette, est mariée au Dr Roger, de Plessisville. Bernadette est l’épouse de J.-E. Lacerte, retiré des affaires. Honorine demeure à Québec et son mari, J.-P. Castonguay, est arpenteur. Cécile est la femme de A. Sévigny, chef du bureau d’express de Plessisville. Thérèse est mariée à Faber Pidgeon, comptable de Québec. Noël est décédé à l’âge de 15 ans en 1912.

L‘épouse de G.-P. NADEAU, se nommait MARIE-ANNA ROBERGE, née à St-Nicolas. Elle se maria à 18 ans et eut dix-sept enfants. Elle mourut en 1946, regrettée de tous et laissant treize enfants vivants, au-delà de soixante petits-enfants et plus de vingt arrière-petits-enfants. Elle vécut plutôt effacée à cause de sa nombreuse famille, mais seconda bien son époux durant les 27 ans de leur vie conjugale. Elle s’occupa d’oeuvres sociales et charitables surtout durant les 30 dernières années de sa vie. Aussi le Pape lui accorda-t-il la médaille de « BENE MERENTI« .

Le Nadeau Potin, 15 avril 1987, vol. 6, Mme Simone Nadeau, Princeville